28ème dimanche du Temps Ordinaire

« Non pas comme je veux mais comme tu veux ».

L’homme qui demande à Jésus ce qu’il doit faire pour avoir la vie éternelle exprime bien par cette question le désir profond qui habite son cœur. À l‘invitation de Jésus, il indique qu’il s’efforce depuis sa jeunesse de respecter les commandements de Dieu, et cela touche Jésus qui pose un regard bienveillant sur lui. En même temps, son interpellation manifeste son besoin d’être rassuré, d’entendre que son comportement lui garantira bien le salut.

Jésus exprime sa bienveillance à son égard, mais il lui confirme également qu’il lui manque bien quelque chose pour hériter de la vie éternelle. Jésus l’invite à franchir un cap en se défaisant de tous ses biens et en se mettant à sa suite. « Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste, car il avait de grands biens ».

Par son refus de saut, cet homme se condamne à rester balloté entre fierté et découragement, entre la satisfaction que lui procurent les conquêtes de ses efforts, la tentation d’une certaine suffisance, et l’expérience de ses limites, la conscience de son incapacité à répondre avec ses seuls moyens à sa vocation de fils de Dieu.

Jésus lui indique la porte de sortie de cette impasse qui suppose un certain dépouillement et exige une démarche d’humilité. C’est bien d’avoir une vie réglée, organisée, ordonnée de pratiques religieuses de pharisien, ou de bon catholique … mais il y a un moment où il est important que ce soit le Seigneur qui prenne le volant de notre voiture intérieure pour nous conduire là où il veut et non pas là où
nous voulons, parce que lui seul sait vraiment ce qui est bon pour nous.

Le chemin que Jésus nous invite à emprunter est un chemin d’humilité. À la suite de Jésus, nous devons apprendre à dire nous aussi : « Seigneur, non pas comme je veux mais comme tu veux. » Parfois nous attendons d’être au pied du mur, que l’épreuve, la vieillesse ou la maladie s’imposent à nous pour accepter d’affronter ce cap crucial que Jésus nous invite à franchir aujourd’hui. Pourtant, c’est ici que se joue l’enjeu de notre coopération avec Dieu pour vivre une vie selon l’Esprit.

Pour être pleinement les coopérateurs de l’œuvre de Dieu, il nous faut accepter de nous dépouiller et nous laisser inspirer, guider, fortifier par l’Esprit de Dieu. C’est lui qui donnera audace et fécondité à nos vies.

Don René-François, curé