Jésus « enseignait en homme qui a autorité » et on était frappé de son enseignement.
Nous pouvons réfléchir en ce dimanche à la manière dont nous nous laissons enseigner par le Christ.
Le maître (éty. celui qui est plus que les autres) est celui qui a autorité, il a la capacité et la mission de faire grandir le disciple, de lui transmettre les sciences, de soutenir sa recherche de la sagesse. Le disciple (éty. celui qui apprend) va croître peu à peu en maturité et en liberté. Juché sur les épaules de son maître, il verra plus loin. Il pourra devenir à son tour un maître pour les générations suivantes.
Notre vie humaine – nourrisson dépendant ou adulte jamais totalement tout puissant – inscrit au plus profond de notre nature cette aptitude à être disciple : nous avons besoin d’un autre, des relations, de quelque chose qui nous dépasse pour nous élever. Elle est une nécessité contre laquelle la Modernité a voulu lutter. Mais cet affranchissement n’a pas porté les fruits promis. Libérés de nos anciens maîtres, nous nous sommes rendus esclaves de nouveaux maîtres tyranniques : le paraître, la vitesse, l’ego, la consommation, nos désirs désormais débridés…
Les textes de ce dimanche nous invitent à redécouvrir la force émancipatrice de la Parole de Dieu ! Jésus est le maître par excellence qui peut nous faire grandir en grâce, être des hommes libres. Est-ce que nous sommes attentifs à Lui, à travers sa Parole, la Tradition, l’Église ? Nous pouvons professer être disciple du Christ mais ne prêter qu’une oreille distraite à ses paroles. Pratiquant depuis des décennies, nous risquons de ne plus nous laisser frapper par son enseignement. L’Évangile dans sa radicalité, son éclat, son exigeant appel à notre foi, peut s’affadir si nous écartons ce qui nous dérange, relativisons ce qui nous agace, exacerbons ce qui est secondaire…
« Aujourd’hui, ne fermez pas votre cœur, mais écoutez la voix du Seigneur. » Jésus est le Verbe de Dieu fait chair, la Parole de Dieu faite paroles humaines, alors n’attendons plus pour nous mettre à son école. Choisissons d’être son disciple, car Il a vraiment les paroles de la vie éternelle !
don Louis-Marie Boët, p+