« Je ne cesse de rendre grâce à Dieu » (1 Co 1,4)
Une nouvelle année liturgique s’ouvre à nous par le temps de l’Avent, temps béni qui nous oriente de nouveau vers le Christ dans le mystère de son Incarnation, mais aussi en vue de sa venue définitive, c’est-à-dire son retour dans la gloire.
« Pour moi, vivre c’est le Christ » (Ph 1,21) : Saint Paul a bien conscience de cette union nécessaire avec le Christ, tellement forte que nous l’appelons communion. Si Dieu s’est fait homme, c’est vraiment pour se révéler à nous, pour se faire connaître à travers notre propre humanité. Cette connaissance passe par un travail de la grâce que Dieu accorde à tous ceux qui la désirent. Cette tension vers le Christ est l’attitude fondamentale du chrétien qui veut vivre de celui qui est « le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14,9). Dieu vient jusqu’à nous, à nous de nous demander pourquoi, ce qu’il nous apporte, ce qu’il attend de nous. Le temps de l’Avent peut être un temps donné par Dieu pour développer notre désir du Christ. Concrètement, cela peut passer par un approfondissement de notre méditation de sa Parole, et un plus grand soin de nos communions eucharistiques. « Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus Christ notre Seigneur » (1 Co 1,9).
« Veillez donc, car vous ne savez pas quand vient le maître de la maison » (Mc 13, 35) : l’Avent nous oriente au-delà de l’Incarnation, il tourne notre cœur vers la gloire future dont nous ne connaissons ni le jour ni l’heure. Ceci est très bien exprimé par la prière d’ouverture de la messe (collecte) de ce premier dimanche de l’Avent : « Donne-nous d’aller sur les chemins de justice à la rencontre du Seigneur afin que nous puissions, lors du jugement, entrer en possession de son Royaume ». Une année liturgique nous permet de faire mémoire de tous les Mystères du Salut, depuis l’Incarnation du Sauveur jusqu’à l’annonce de son retour. L’Avent ne se réduit pas à Noël, il est l’introduction de notre cheminement avec le Christ vers sa gloire.
Avent signifie « avènement ». En plus de l’avènement de Jésus dans son Incarnation, de l’avènement du Christ dans sa gloire, il y a un avènement secret dans notre âme, celui de la grâce, véritable action sanctifiante de Dieu. Vivre l’Avent est donc d’abord une recherche d’une grâce plus grande. Ce désir peut s’exprimer concrètement par quelques sacrifices et actes de pénitence. Ce temps en violet nous rappelle notre condition de pécheur, capable d’aller à la rencontre de la miséricorde de Dieu en nous abaissant humblement devant Lui, tel l’enfant prodigue de la parabole. Cela fera grandir notre désir de Dieu, de communion avec lui, d’une meilleure compréhension de sa volonté, d’une plus grande force pour y répondre. Une nouvelle année liturgique doit alors réveiller notre espérance, l’espérance théologale reçue à notre baptême, puisque l’Eglise nous donne une nouvelle démarche annuelle de vie chrétienne pour préparer la rencontre définitive avec le Seigneur. Soyons dans l’action de grâce pour ce temps donné, et ouvrons tout grand notre cœur à l’action sanctifiante de Dieu.
Don Hugues Mathieu + , curé