Enquête. Mais qui est notre évêque ?
Il est de notoriété publique que Mgr Christory, qui est consacré 129ème évêque de Chartres en notre cathédrale ce dimanche n’a jamais participé à The Voice. Il n’a pas fondé de famille et n’a pas reçu d’augmentation de salaire depuis ses années au séminaire de Paris. Il n’a réglé aucun conflit social, n’a pas fait l’objet de scandaleuses négociations pour changer de club comme au mercato annuel. Il vient d’abandonner ses responsabilités à la paroisse de la Trinité, et est arrivé à pied dans notre diocèse.
C’est un successeur des Apôtres. Cela signifie qu’il est allé au tombeau de Jésus le matin de Pâques. Et qu’y a-t-il vu ? Rien. Qu’il s’est tenu au Cénacle en prière avec la mère de Jésus à la Pentecôte, et qu’il a reçu le don du Saint Esprit pour que, lorsqu’il parlerait du Seigneur, tous le comprennent et soient touchés. Qu’il a livré sa vie pour l’annonce de l’évangile, demandant au Seigneur qu’en même temps qu’il fonderait l’Eglise dans son cœur à lui, il puisse être l’instrument de la fondation et de l’extension de l’Eglise sainte dans de nombreuses vies – dans les nôtres !
Quelle est sa mission ? Se tenir au milieu de nous pour que nous ne préférions pas « un Dieu sans Christ, un Christ sans Eglise, une Eglise sans peuple ». 1
Un Dieu sans Christ : c’est le Dieu que le monde préfère, inaccessible, inconnaissable, sans volonté particulière qui nous obligerait, mais sans dons à nous faire non plus. Un évêque le proclame partout par sa prédication : Dieu s’est laissé atteindre, s’est fait connaître, nous a comblés de dons dans son Fils unique, et pas en dehors de lui. Il y a un chemin, et celui qui ne le parcourt pas trébuche dans les ténèbres.
Un Christ sans Eglise : c’est le Christ que le monde préfère. C’est un exemple, une référence, qui reste dans les livres et laisse à notre appréciation le confort dans lequel nous voulons nous installer. Un évêque rappelle par ses orientations et ses décisions, qu’il y a un peuple saint, qui est convoqué par Dieu, et qui est gouverné par une loi évangélique que ses pasteurs d’aujourd’hui nous rappellent sans se préoccuper de nos préférences et de nos arrangements. Celui qui n’y prend pas part s’enferme dans son individualisme.
Une Eglise sans peuple : c’est l’Eglise que le monde préfère. Une Eglise d’un petit nombre de personnes qui font tout le travail, entretiennent leurs privilèges, ou ne dérange pas trop. Un évêque l’incarne : nous sommes un corps, et si l’un d’entre nous ne tient pas sa place de priant, de serviteur, de missionnaire, il est un membre malade et qui affaiblit le tout. Plus encore : nous sommes un peuple dont beaucoup de ses membres se sont refroidis, dont beaucoup qui sont appelés à le rejoindre n’ont pas encore reçu le faire part que l’amour éternel du Seigneur leur adresse.
Bref, cet évêque est pour nous un signe de la miséricorde concrète et agissante de Dieu, qui nous relie à Dieu, par le Christ, et garantit notre unité, ici dans le diocèse, mais aussi avec l’Eglise de tous les temps et de tous les lieux.
Le Seigneur Jésus nous appelle en ce dimanche à ressentir « le plaisir spirituel d’être un peuple »2 et à renforcer les liens de notre unité en pensée, en parole et en acte, pour que le monde l’apprenne, et qu’il en soit transformé : le Seigneur est vraiment ressuscité !
Don Guillaume Chevallier+, vicaire
1 Pape François, encyclique Gaudete et Exsultate 37
2 Pape François, Evangelii Gaudium 168