« Voici le témoignage de Jean » (Jn 1)
La figure de Jean-Baptiste prend une place importante dans cette montée vers le mystère de Noël. Il est le dernier prophète, celui qui annonce la venue immédiate de Jésus. Ce n’est pas la naissance de Jésus qu’il annonce, mais son action messianique inaugurée par son baptême reçu par le Baptiste. Jean ne nous projette pas vers Noël, mais vers le pourquoi de Noël. Il attire notre attention sur le sens de ce Dieu fait homme par le mystère de l’Incarnation. C’est la question à nous poser chaque année. Au-delà de la tradition de fêter Noël, pourquoi Noël dans notre vie d’aujourd’hui ? Qu’attendons-nous de cette fête cette année ? Comment voulons-nous participer à ce mystère du Christ dans le monde ?
Le temps de l’Avent dispose notre cœur à l’avènement du Christ par rapport au passé et au futur : par rapport au passé, parce que la naissance du Christ dans le monde a déjà eu lieu, par rapport au futur, parce que le Christ annonce sa venue dans la gloire. En vivant pleinement le présent, nous avons conscience des grâces reçues par le mystère de l’Incarnation. Elles se traduisent par la Révélation du projet de Dieu sur le monde à travers son Fils, mort et ressuscité pour nous sauver. Il est vrai que les événements se sont passés il y a environ deux mille ans, mais la grâce est d’autant plus actuelle que l’Eglise nous donne la possibilité de revivre cela à travers l’année liturgique. Les attentes de cette fête de Noël peuvent se traduire par tout ce que nous désirons pour mieux comprendre (mieux prendre sur nous) le mystère de la Révélation. En vivant la grâce présente, nous disposons aussi notre cœur à la venue du Christ dans la gloire, mais sans inquiétude. Dieu est à nos cotés aujourd’hui, et c’est aujourd’hui qu’Il souhaite une rencontre avec nous. Cela ne veut pas dire que nous mettons de coté l’annonce du retour dans la gloire, nous nous y disposons du mieux possible, notamment par la vigilance demandée pendant l’Avent, pour ne pas être surpris quand cela arrivera. Les attentes de cette fête de Noël peuvent se manifester par le désir d’être prêt, comme un véritable guetteur.
Alors qu’il nous reste que quelques jours avant la fête de la Nativité, prenons les moyens pour vivre la grâce présente à travers la Parole de Dieu et les sacrements. La liturgie va nous inviter à reprendre chaque jour les évangiles de l’enfance, notamment le chapitre premier de Saint Luc. Prenons le temps de relire tous ces passages pour ne pas nous laisser surprendre par la Nativité. Les sacrements sont là aussi pour rendre sacré le réceptacle de ce mystère de l’Incarnation, c’est-à-dire notre cœur. Par le sacrement de la réconciliation en particulier, notre âme se dispose à la grâce présente, fruit du Christ venant à notre rencontre et gloire anticipée d’un Dieu qui nous rend participant de sa nature divine.
Don Hugues Mathieu +curé