Le Christ, seul et unique prêtre
Une fois n’est pas coutume, arrêtons-nous un peu sur la deuxième lecture de ce dimanche. Depuis quelques semaines, nous lisons des extraits de l’épître aux Hébreux, qui nous semble parfois bien compliquée. Essayons donc de creuser un peu son message !
Il s’agit probablement d’une homélie des tout premiers temps de l’Eglise apostolique, car la forme correspond à un enseignement appuyé sur l’Ecriture, qui vise à convaincre et à exhorter ceux qui la reçoivent. Il s’agit en particulier de montrer aux premières communautés chrétiennes issues du judaïsme, peutêtre nostalgiques, la supériorité du Christ sur la Loi ancienne, malgré le prestige du Temple et de ses cérémonies grandioses, où par des sacrifices on cherche à rendre gloire à Dieu et à offrir une offrande pour obtenir le pardon.
L’auteur, précisément, montre que les sacrifices de l’Ancien Testament n’étaient qu’une figure et une préparation de la véritable offrande, celle du Christ. Ils étaient imparfaits : uniquement matériels, ils avaient lieu dans un sanctuaire construit par les hommes ; et surtout, ils étaient répétés, car ils n’avaient qu’une efficacité limitée, et étaient offerts par un grand-prêtre lui-même pécheur.
Voilà donc la supériorité de l’offrande du Christ. Durant sa vie, et particulièrement sur la Croix, il n’offre pas un sacrifice d’animaux, mais il verse son propre sang ; il est ainsi le prêtre et la victime. Il l’offre parfaitement, car en Jésus c’est Dieu qui s’offre lui-même. Il n’entre pas dans un sanctuaire terrestre, mais il est lui-même le Temple, en qui Dieu et l’humanité se rejoignent, cette fois parfaitement et non plus en images. Ainsi, ce sacrifice parfait est-il la destruction du péché, de manière définitive. Cet acte unique et parfait met fin à tous les sacrifices imparfaits : c’est pourquoi l’eucharistie n’est pas un autre sacrifice, mais
l’offrande définitive et totale du Christ lui-même, qui nous est rendue présente sous l’apparence du pain et du vin partagés.
uni à nous dans notre humanité et nos souffrances, il est ainsi le seul et unique médiateur, l’intercesseur parfait, qui nous réconcilie avec le Père.
Don François Doussau + prêtre